Venant compléter les 19 projets déjà sélectionnés en octobre dernier, le site de la Pointe de l’Esterel sur la Presqu’île de Giens à Hyères, fait partie des 3 nouveaux projets* à avoir la chance d’être financés par "Mission Nature" animée par l'Office français de la biodiversité (OFB). Une aubaine pour TPM et ses partenaires** qui va pouvoir, grâce aux fonds récoltés, renaturer ce patrimoine naturel et militaire exceptionnel.

A savoir que "Mission Nature" est un jeu à gratter qui permet de contribuer à la protection de la biodiversité près de chez soi ! Vendu 3 euros dans tous les points de vente de la FDJ, 43 centimes sont en effet reversés à l'OFB pour financer des projets de reconquête de la biodiversité dans les territoires. Après le succès de l’édition 2023, la saison 2 a été lancée le 28 octobre 2024 et est désormais clôturée.

7 millions pour 22 projets de protection de la biodiversité

Grâce au succès de la 2^ème édition, c’est en effet 1 million d'euros de plus qui a été récolté, portant ainsi l’enveloppe totale de financement de projets de restauration écologique à 7 millions d’euros.

"C'est un succès ! Ça nous permet de financer des projets additionnels, tel que la Pointe de l’Esterel. Au total, cette année, c’est 22 projets qui ont été sélectionnés, ça représente 43 projets en 2 ans, et 14 millions au total à reverser. Ça nous motive pour la 3^e édition qui sera lancée fin du mois d’avril avec un nouveau ticket autour de la question des océans. Nous espérons dès lors pouvoir pérenniser l’action, car on est convaincus que c’est essentiel au vu des défis qui nous attendent au niveau environnemental."

Le site lauréat de la Pointe Esterel : sécurisé, renaturé et valorisé

Pour mémoire, le site lauréat de la Pointe Esterel, était auparavant propriété de l’État et géré par le ministère des Armées jusqu'en mars 2022. Affecté au Conservatoire du littoral, il est désormais géré par la Métropole TPM en partenariat avec le Parc national de Port-Cros.

Depuis cette affectation, le site a été fermé au public pour prévenir l’érosion de la biodiversité, en attendant sa sécurisation et sa restauration complète.

Ce sera bientôt chose faire. Ce projet, également cofinancé par la Région, a pour objectif de sécuriser, renaturer et valoriser ce site emblématique de 2 hectares, afin de l'ouvrir au public tout en permettant la recolonisation par la biodiversité exceptionnelle qu'il abrite.

"Il faut protéger pour partager. C’est fondamental ! Il fut un temps où les spécialistes de la biodiversité ou de l’environnement montraient les points noirs pour dire : ça il ne faut pas le faire ! Je suis convaincu, au contraire, qu’il faut montrer les lieux symboliques et emblématiques pour dire, voilà l’exemple qu’il faut suivre y compris dans votre jardin personnel."

Les objectifs du projet de renaturation sont :

• La désartificialisation et renaturation des plateformes bétonnées et autres structures artificielles.
• L’aménagement des cheminements sécurisés pour permettre l’ouverture au public tout en protégeant les espèces présentes.
• La valorisation de l’ancien bâtiment cinéthéodolite pour en faire un belvédère et un lieu de sensibilisation à la biodiversité.

Un collectif au service de la biodiversité

Le choix de ce site n'est pas un hasard, puisque de nombreuses espèces végétales protégées s’y trouvent, telles que la Barbe de Jupiter (Anthyllis barba-jovis), la Passerine hirsute, et la Saladelle naine, ainsi que des espèces de chauves-souris rares comme le Murin à oreilles échancrées et le Molosse de Cestoni.

"C’est une occasion double de sensibiliser et d’attirer l’attention de nos concitoyens sur cette problématique environnementale mais aussi d’obtenir des financements importants. On est très confiants car 3 de nos sites dont celui-ci ont été retenus dans le cadre de Mission Nature. En 2025, on va présenter 15 sites pour de la renaturation et de l’accueil du public." 

Sensibiliser et toucher des publics

Le jeu de grattage Mission Nature permet de sensibiliser les citoyens en leur donnant la possibilité de soutenir des projets concrets et locaux de restauration de la biodiversité. Pour sélectionner ces projets, un appel à projets a été lancé par l’OFB le 5 février 2024. Au total, une quarantaine de dossiers a été déposée et 22 ont été retenus. Ils seront  donc financés grâce à Mission Nature.

"Dans le domaine de la biodiversité, on parle souvent de l’effondrement de la biodiversité, des mauvais chiffres… On a aussi besoin de montrer des belles histoires et des choses qui marchent. Et ça ne se passe pas à Paris, dans les bureaux, mais sur le terrain, dans les territoires avec des gens qui savent en parler, les montrer pour sensibiliser et toucher des publics plus larges afin de faire prendre conscience de la fragilité de cette biodiversité. C’est important ! Merci de votre mobilisation. 

Des travaux d’octobre à janvier 2026

Les travaux de renaturation débuteront dès le mois d’octobre 2025 et s’achèveront en janvier 2026. D’ici là, le site est interdit au public, seuls les éco gardes interviendront pour maintenir la qualité de la biodiversité et faire de la surveillance pour éviter, notamment, les actes de vandalisme.

"Il convient de sécuriser le site par rapport au public, mais aussi de permettre aux chauves-souris de pouvoir venir s'y installer. Donc, ça veut dire qu'il faut installer des grilles un peu spécifiques interdisant aux humains d'y rentrer, mais permettant aux chauves-souris de pouvoir s'y installer. Ensuite, on va organiser des contentions, c'est à dire aménager ce que l'on appelle des brises-pas de façon à canaliser le public et à permettre à la biodiversité de reprendre ses droits sur toutes les zones qui servaient de circulation pour les militaires à l'époque. On va aussi bétonner quelques petits édifices militaires. On va faire une interprétation du site dont l'histoire est vraiment très intéressante puisqu'ici on a, en effet, plus de trois siècles d'usage militaire avec des ouvrages tous très différents au fur et à mesure de l'avancée de l'armement."

* Avec la stratégie intercommunale de lutte contre les espèces exotiques envahissantes de la communauté de communes du Genevois (Haute-Savoie) et la réhabilitation d’une peupleraie à Béréziat (Ain)

**Office français de la biodiversité, Conservatoire du littoral, Parc national de Port-Cros et la Région SUD PACA